Bonjour,
Suite au reportage de France Ô « Corps à corps : les nouveaux
guerriers de la Réunion », un rappel historique pour les journalistes «
d’investigation » de France Ô et les cadres Crocheurs-Moringueurs de la
Réunion.
1990 et 1992, sont publiés à Dakar par la Confejes les deux
tomes du Manuel de Lutte Africaine , après avoir parcouru l’Afrique dans tous
les sens (en tant qu’expert FILA) pour former, harmoniser et codifier les luttes
traditionnelles : en faire le style « Lutte Africaine », afin qu’elle(s) ne
disparaisse(nt) pas face à la modernité. Ces deux tomes sont expédiés par la
Confejes (Conférence des Ministères « Jeunesse et Sport » Francophones) à toutes
les Directions Départementales de la Jeunesse et des Sports, et donc à la DDJS
de la Réunion. Cette dernière demande d’ailleurs à avoir la possibilité de
recevoir plusieurs exemplaires (étonnant) !!!
1994, suite à un plagiat
complet du tome 1, Bruno Prochasson (Inspecteur J.S) et René Dreinaza (champion
de France de Boxe Française) publient le Manuel du Moringue Réunionnais,
reprenant , à la virgule près, la codification (Tome 1) de la Lutte Africaine et
toute la gestuelle de la Capoëra Brésilienne.
2000, je suis nommé à la
Réunion en tant que professeur d’EPS (Lycée et Staps) et rejoins le Comité
Régional de Lutte pour prendre en charge les Formations (dont, entre autres,
celle de Lino Charlettine et Jérôme Sanchez). Au sein du Comité, Patrick Blanca
et Jérôme Sanchez, membres de l’Académie « La Croche » me demandent de les aider à
revaloriser et concevoir un ouvrage centré sur La Croche en tant que lutte
traditionnelle réunionnaise.
2006, le livre, écrit par Jérôme Sanchez et
moi-même, est publié et suite à quelques conflits internes (rejet de la Croche
par le Comité), la Ligue de Croche est constituée avec un réel fonctionnement
programmant des compétitions, des formations de techniciens et des stages de
perfectionnement en direction des Crocheurs (venant d’horizons divers),
combattants et entraîneurs que je vais régulièrement encadrer.
A partir
de là, deux hypothèses et/ou juste un « questionnement » :
1°/ Si le Manuel
de Lutte Africaine n’avait pas existé (après ma vingtaine d’années d’Afrique) et
expédié (entre autres) à la Réunion, le Moringue réunionnais (totale invention
tel qu’il est proposé) aurait-il vu le jour ?
2°/ Si le Manuel de Lutte
Africaine n’avait pas existé (après ma vingtaine d’années d’Afrique) et si je
n’avais pas été muté/nommé à la Réunion, la Croche telle que proposée
aujourd'hui aurait-elle vu le jour ?
Allez savoir ? hm hm …
Frédéric
Rubio
RépondreSupprimerJe viens de prendre connaissance de ce texte après un mois passé à l’étranger.
Je confirme tout ce qui est écrit.
Et je partage immédiatement :
- sur le blog : https://la-croche.blogspot.com/2020/01/juste-un-rectificatif-historique.html
- sur le site : http://lacroche.re/news.php?lng=fr
- et sur la page Facebook : https://www.facebook.com/La-croche-172335352849224/
Je réponds également à la question “la Croche telle que proposée aujourd'hui aurait-elle vu le jour ?”.
La réponse est non.
A mon niveau, j’avais collecté, et synthétisé en une cinquantaine de pages, les témoignages des anciens pratiquants couvrant la période 1920-1970 (allant jusqu’à 1900 avec des cartes postales anciennes).
A la demande de l’éditeur, Christian Vittori, j’avais également offert aux lecteurs un panorama des luttes du monde entier, d’aujourd’hui et du passé.
Mais la “sportivisation” de la croche traditionnelle, avec des exercices pédagogiques et une codification prenant en compte les règles telles que restituées par les anciens , c’est l’oeuvre de Frédéric Rubio. Sans règlement, pas de compétition. Sans compétition, pas ou beaucoup moins d’intérêt pour la pratique d’un sport de combat.
Sportivement
Jérôme