dimanche 27 novembre 2011

Résultats du 2ème Rassemblement Amical des Crocheurs

Le 2ème Rassemblement Amical des Crocheurs a eu lieu ce dimanche 27 novembre 2011. C'est une formule qui avait déjà été essayée en 2008 : orientée vers les crocheurs débutants mais aussi ouverte à ceux qui, issus d'autres disciplines (wushu, judo, etc), voudraient  découvrir la croche. Précision : c'était une rencontre hors calendrier du Comité Régional de Lutte.

Les compétiteurs ont été regroupés en trois catégories de poids : 60kg, 74kg et 84kg. Ce 2ème R.A.C. a permis à certains débutants d'effectuer leurs premiers combats chez les seniors et à des confirmés sélectionnés pour les 1ers Championnats de l'Océan Indien de Croche) de mieux se préparer avant l'événement du 22 janvier 2012.

Résultats détaillés et podiums

Catégorie 60kg

Tonny Verbard (59kg, Lutte Croche Bois de Nèfles) bat Romain Besset (60kg,
La Croche L'Etang Saint-Paul) en 2'50'' alors qu'il menait 6 à 0.Tonny Verbard (59kg, Lutte Croche Bois de Nèfles) bat Thomas Ferblantier (56kg, La Croche L'Etang Saint-Paul) aux points 3 à 0.Thomas Ferblantier (56kg, La Croche L'Etang Saint-Paul) bat Romain Besset (60kg, La Croche L'Etang Saint-Paul) en 3'07'' alors qu'il menait 5 à 1.

1-Tonny Verbard (qui représentera la Réunion aux Championnats de l'Océan Indien à 60kg)
2- Thomas Ferblantier
3- Romain Besset

Catégorie 74kg

Romain Baïkiom (71kg,
La Croche L'Etang Saint-Paul) bat Laurent Maillot (71kg, La Croche L'Etang Saint-Paul) aux points 4 à 3
Antoine Delpuech (68kg) bat
Laurent Maillot (71kg, La Croche L'Etang Saint-Paul) en 0'25'' alors qu'il menait 3 à 0.Antoine Delpuech (68kg) bat Romain Baïkiom (71kg, La Croche L'Etang Saint-Paul) en 2'30'' alors qu'il menait 6 à 0.

1-Antoine Delpuech (qui représentera la Réunion aux Championnats de l'Océan Indien à 66kg)
2-Romain Baïkiom
3-Laurent Maillot

Catégorie 84kg
Romain Paumel (83kg, Clan K) bat Mathieu Debast (79kg, La Croche Saint-Paul) dans la prolongation au "point en or" 1 à 0 (en 5'43'')
Lino Charlettine (74kg,
La Croche L'Etang Saint-Paul) bat Mathieu Debast (79kg, La Croche Saint-Paul) en 1'00'' alors qu'il menait 2 à 0.Lino Charlettine (74kg, La Croche L'Etang Saint-Paul) bat Romain Paumel (83kg, Clan K) aux points 5 à 1.

1-Lino Charlettine
(qui représentera la Réunion aux Championnats de l'Océan Indien à 74kg)
2-Romain Paumel
(qui représentera la Réunion aux Championnats de l'Océan Indien à 84kg)
3-Mathieu Debast

Hors catégorie

Antoine Delpuech (68kg) bat Tonny Verbard
(59kg, Lutte Croche Bois de Nèfles) par clé de cheville en 1'08'' alors qu'il menait 4 à 0.
Romain Paumel
(83kg, Clan K) bat Antoine Delpuech (68kg) aux points 4 à 1.

jeudi 24 novembre 2011

Concert humanitaire pour la Corne de l'Afrique

Nativ Lodge & Spa

Intentions de participation aux 1ers Championnats de l'Océan Indien de Croche

Le 22 janvier 2012, les 1ers Championnats de l'Océan Indien de Croche vont se dérouler à Vacoas, sur l'île Maurice. Ce sera la première compétition internationale de croche, un événement historique.

A l'île Maurice, il n'y a eu qu'une seule autre compétition auparavant mais elle a eu l'originalité d'accueillir une délégation de judokas face à une délégation de lutteurs. Sur l'île soeur, la discipline est en effet reconnue à la fois par la Mauritius Wrestling Association (affiliée à la FILA) et la Fédération Mauricienne de Judo (affiliée à la IJF).

Lors de cette compétition internationale, on devrait en principe retrouver tous les Mauriciens qui se sont essayés à la croche en mai 2011 et d'autres encore.
L'équipe de judokas présente le 7 mai 2011 comprenait : McLeon Paulin (médaillé d'or aux JIOI 2011 à 73kg), John Nanon (médaillé de bronze aux JIO 2011 à 66kg), Steven gourdin (médaillé d'argent aux JIOI 2011 à 60kg), Robinson Collet (60kg), Thierry Touvent (60kg), Christopher Caron (55kg) et Julien Charlot (55kg).
L'équipe de lutteurs présente le 7 mai 2011 comprenait : Samuel Speville (74kg), Axel Julien (74kg), Cédric Adroit (60kg), Brandon Ventre (60kg), Joël Laval (60kg), Dookkit Emmanuel (55kg) et Brandon Guillaume (55kg).

Du côté des Réunionnais, si les finances le permettent, la délégation du Comité Régional de Lutte s'appuiera sur les médaillés des derniers championnats de la Réunion (essentiellement issus de deux clubs : les lutteurs du CLPJ et les grapplers de l'AOSD Icon Jiu-Jitsu), complétée par quelques crocheurs de Saint-Paul, passionnés de la première heure qui ne voudront pas rater l'événément.

120kg : Mickaël Morel a dominé les championnats de la Réunion 2011 de la tête et des épaules mais il sera vraisemblablement retenu par les championnats de France de lutte qui se dérouleront exactement le même jour. En son absence, la Réunion sera représentée par le seul poids lourd qui a tenu la limite contre lui la saison passée : Merrick Félicité (99kg).
96kg : Sous réserve de financement, Ken Bourgogne (champion de la Réunion 2011), Mathieu Grondin (vice-champion 2011) et David Barillet (95kg) s'attaqueront au titre OI dans cette catégorie.
84kg : Le niveau sera relevé puisque Fabrice Lucas (champion de la Réunion de croche 2011 mais aussi champion de la Réunion toutes catégories de grappling en 2009) et Romain Paumel (champion de la Réunion 2010 chez les 96kg, redescendu à 83kg cette saison) vont se présenter. Il seront peut-être rejoints par un troisième Réunionnais, 4ème des derniers championnats à 84kg et ex-champion 2010 à 74kg : Mathieu Debast.
74kg :  En l'absence des deux meilleurs de la catégorie, Frédéric Ramsamy-Mouti (champion de la Réunion 2011 et auteur du plus gros score en croche 22 à 0), blessé, et Giovany Sorlier (champion de la Réunion 2009 et auteur de la victoire la plus rapide en 13 secondes), qui doit participer aux championnats d'Europe de jiu-jitsu brésilien, c'est le troisième meilleur Réunionnais, l'expérimenté Lino Charlettine (n°2 en 2009, n°1 en 2010, n°3 en 2011) qui représentera la Réunion.
66kg :  On espérait que le lutteur Wilfrid Sellaye (quadruple champion de la Réunion de croche, médaille d'argent des JIOI 2007 en lutte libre) serait du voyage mais il sera peut-être retenu à la Réunion pour raison professionnelle. Cela dit, un autre champion polyvalent a déjà déclaré son intention de participer : Francis Boyer (champion de France universitaire de lutte, vainqueur de la coupe de grappling de la Réunion, multiple vainqueur des championnats de la Réunion et des TIRUN de judo et récemment médaillé d'argent aux JIOI 2011 de judo). Anecdote : ces deux champions se sont déjà rencontrés en 2008 en grappling et c'est Francis Boyer qui l'avait emporté grâce à trois amenés à terre et une position de contrôle au sol.
60kg : Avec le retour du double champion de la Réunion 2008-2009, Tonny Verbard, invaincu dans cette catégorie, et la présence du champion 2011 Mickaël Poleya, la Réunion présentera ses meilleurs atouts dans cette catégorie.
55kg : Pas encore de candidat et pourtant il faudra des compétiteurs de bon niveau pour aller défier le lutteur Dookkit Emmanuel ou le judoka Christopher Caron chez eux.

mardi 15 novembre 2011

La croche s’accroche

La mondialisation n’est pas qu’un phénomène économique. L’uniformisation culturelle, basée sur le système occidental, agit comme un rouleau compresseur sur les traditions locales. Mais ça et là, quelques poches de résistance subsistent et s’accrochent aux pratiques anciennes.


Sur l’île de la Réunion

Passée du statut de colonie française à celui de département d’outre-mer en 1946, l’île de la Réunion a évolué très rapidement de la « génération coco » à la « génération coca ». Le phénomène s’est même considérablement accéléré à partir de 1964/65 avec l’installation des premières télévisions sur l’île ; ouverture d’une fenêtre sur la France métropolitaine et son mode de vie.

Une des conséquences fut l’abandon des jeux et sports traditionnels au profit des disciplines structurées débarquées de la Métropole. On pourrait faire le même constat au niveau mondial puisque la quasi-totalité des 28 sports olympiques d’été sont des inventions anglaises ou françaises, alors que l’UNESCO recense plusieurs milliers de disciplines sportives toutes cultures confondues.

Récit d’une rencontre

Au début des années 2000, Jérôme Sanchez, un instituteur métropolitain (un « Zoreille » comme on dit à la Réunion) s’inscrit dans un club de lutte olympique, l’Académie La Croche, à Saint-Paul de la Réunion. Il sympathise avec le propriétaire des lieux, Patrick Blanca, un Créole d’une quarantaine d’années au parcours martial éclectique. Très bientôt, il lui demande d’où vient le nom « musical » de sa salle pourtant dédiée aux arts martiaux et sports de combat. Sourire aux lèvres, Patrick Blanca raconte que « la croche » est la forme de lutte qui a égayé son enfance. Il y jouait avec ses camarades, sur le sable en bord de mer ou sur l’herbe dans les jardins publics. Intrigué, le Métropolitain veut en savoir plus, notamment sur les différences entre cette lutte réunionnaise et celles qu’il pratique habituellement (lutte libre et lutte gréco-romaine).

« La différence, c’est que le combat ne s’arrêtait pas au sol. On continuait jusqu’à ce qu’un des deux dise «La paix ! » ou bien « Arrête ! » quand il était contrôlé par une prise douloureuse. »

Quelques démonstrations de techniques accompagnent le récit. Immédiatement, le Zoreille reconnaît des clés articulaires et des étranglements identiques à ceux enseignés en judo, ju-jitsu sportif ou jiu-jitsu brésilien (des disciplines qu’il a également pratiquées auparavant). La curiosité s’intensifie ! Il doit rencontrer d’autres anciens crocheurs.

Témoignages

Patrick Blanca, qui était le plus jeune du dernier groupe de crocheurs saint-paulois, réunit ses anciens camarades de jeu. Ces quadragénaires et quinquagénaires sont surpris de l’intérêt porté à leur jeu « longtemps » par quelqu’un issu de l’extérieur. Mais ils sont quand même rassurés par la présence de leur ami et chacun de révéler sa « spéciale », sa technique de projection favorite ou celle qui lui permettait d’obtenir la victoire une fois au sol.

Au fil des témoignages, il s’avère que tous les Créoles âgés d’au moins 50 ans ont pratiqué la croche dans leur jeunesse mais qu’aucun Réunionnais aujourd’hui en âge de pratiquer des sports de combat (c’est-à-dire autour de 20 ans) n’en connaît l’existence. Pire, après une recherche bibliographique, il apparaît qu’aucun ouvrage n’a été consacré à ce sujet. A peine une inscription dans un dictionnaire français/créole des années 1980 ! Si rien n’est entrepris, la croche aura très bientôt disparu, définitivement oubliée. La curiosité se transforme en passion.

Renaissance d’un sport traditionnel

Pendant trois années, les deux passionnés collectent des centaines de témoignages, identifient des dizaines de techniques et les classent en planches techniques. Grâce à des témoins âgés de plus de 90 ans, il est attesté que la croche était pratiquée au moins depuis la fin du XIXème siècle. Une carte postale de 1905 prouve en tout cas qu’elle l’était au tout début du XXème siècle.

A ce stade, la rencontre avec Frédéric Rubio est déterminante. Cet expert auprès de la FILA (Fédération Internationale des Luttes Associées) et de la CONFEJES (branche sportive de la Francophonie) a milité pendant plus de quinze ans pour la survie des luttes traditionnelles en Afrique. Jadis basé au Sénégal, il a synthétisé les différents styles de lutte africaine pour leur permettre de résister à la déferlante du football.

C’est Frédéric Rubio lui-même qui va analyser les techniques et les pratiques de la croche pour rédiger une règlementation respectant la tradition mais avec l’apport de la modernité (catégories de poids, durée des combats limitée, etc.). Elle est limpide : une projection vaut un point, une immobilisation un point, et la victoire peut s’obtenir avant la limite en cas de renoncement de l’adversaire ou d’arrêt de l’arbitre.

Un livre est publié en 2006 dans une maison d’édition locale, Azalées, avec une préface du président de la FILA lui-même : Raphaël Martinetti. C’est une reconnaissance institutionnelle mais il reste désormais le travail de terrain : former des cadres, ouvrir des clubs et organiser les premières rencontres sportives officielles (interclubs en 2007 et championnats régionaux en 2008).

Grandir pour ne pas mourir

Reconnue par la FILA comme lutte traditionnelle de la Réunion, la croche n’en reste pas moins au stade embryonnaire. Six clubs seulement sur l’île de la Réunion … et donc dans le monde. Elle reste très fragile. Pour en pas disparaître, elle doit s’exporter. C’est possible car ses règles sont très simples, accessibles au grand public, et parce qu’elle se situe à mi-chemin de la lutte olympique (saisies sur le corps et non sur les vêtements) et du judo (usage de toute la gamme technique au sol, les ne-waza).

Sa première rencontre internationale aura lieu le 22 janvier 2012, au Centre National de Lutte de Vacoas, île Maurice. Ce seront les 1ers Championnats de l’Océan Indien de Croche. Souhaitons à ce sport un avenir ensoleillé ! Parfois, il suffit d’un seul passionné au départ. Souvenons-nous d’un certain Jigoro Kano qui avait fait un rêve dans les années 1880, un rêve nommé judo.


Jérôme Sanchez

samedi 5 novembre 2011

Article de Jean-Marc Goglione dans Le Quotidien du 2 novembre 2011


APPEL AUX SPONSORS POUR L'AVENIR DE LA CROCHE

Grâce à une poignée de passionnés (Patrick Blanca, Jérôme Sanchez, Frédéric Rubio, ...), le jeu créole "lontan" la croche a été identifié par la Fédération Internationale des Luttes Associées (FILA) comme étant la lutte traditionnelle de l'île de la Réunion.

Depuis lors (c'est-à-dire la saison 2005/2006), il a fallu former des cadres, créer des clubs, qui se sont affiliés au Comité Régional de Lutte, et transmettre ce patrimoine sportif et culturel à la nouvelle génération qui avait failli ne jamais connaître ses racines.

Aujourd'hui, localement, plusieurs centaines de pratiquants ont pu accéder à la croche grâce à des règles aménagées pour les plus jeunes et, pour les adultes, grâce à des compétitions ouvertes à toutes les disciplines associées : lutte gréco-romaine, lutte libre, croche, sambo sportif, sambo combat, grappling, ...

Mais si l'on veut aller plus loin qu'une pratique anecdotique (six clubs dédiés à la croche sur l'île ... et donc seulement six dans le monde), il faut généraliser la pratique à la Réunion (notamment dans les écoles, collèges et lycées ainsi que dans les Offices Municipaux des Sports) puis la diffuser dans toute la zone Océan Indien.

Cette expansion ne sera possible qu'avec le soutien des institutions (l'Education Nationale, les 24 communes de l'île de la Réunion, le Conseil Général, la Région Réunion) et des sponsors privés qui se reconnaissent dans la combativité, la recherche de performance, le courage et l'identité réunionnaise (métissage, fraternité, ouverture au monde ...).

Je lance donc un appel aux mécènes, publics ou privés, qui veulent s'associer à notre démarche de valorisation et de promotion du patrimoine sportif et culturel réunionnais !

L'aide peut prendre différentes formes : 
- de financière (par exemple pour nous aider à envoyer des compétiteurs réunionnais le 22 janvier 2012 aux 1ers Championnats de l'Océan Indien de Croche qui se tiendront au Centre National de Lutte, à Vacoas, île Maurice)
- à médiatique (par exemple à travers d'éminents sportifs réunionnais, reconnus hors des frontières de notre île, qui pourraient témoigner avoir pratiqué naturellement la croche durant leur jeunesse)
- en passant par les actions sur le terrain. Nous avons besoin de volontaires (enseignants, éducateurs sportifs, ... ) pour transmettre la croche à la nouvelle génération. Il va sans dire que l'Académie La Croche de Saint-Paul ouvrirait ses portes pour former ces volontaires aux principes de la croche. Comme la croche est la forme la plus naturelle, la plus spontanée des disciplines de préhension, tous les profils peuvent s'y retrouver et même enrichir la discipline créole de leurs différences !

Merci d'avance à toutes les personnes, entreprises, organismes, motivés par ce partenariat.

Jérôme Sanchez
contact@lacroche.com