mercredi 6 février 2019
"Préférences Motrices et Sport de Haut Niveau"
Sport de haut niveau : ce qu’il faut savoir à propos des « Préférences Motrices »
Tous les coachs le savent : le sport de haut niveau ne s’improvise pas. Il ne peut faire l’objet de bricolage et doit plutôt recourir, comme dans toutes les activités humaines nécessitant des grandes précisions, à des connaissances scientifiques. Objectif principal : améliorer au mieux la performance sportive de nos athlètes, en vue des grandes manifestations régionales comme les Jeux des Iles, continentales comme les Championnats d’Afrique ou les Jeux Africains, internationales comme les Jeux de la Francophonie, les Jeux du Commonwealth et les Jeux Olympiques de 2020 ou de 2024. Certains entraîneurs ont compris par expérience que chaque individu, jeune, adolescent ou adulte, est un être unique. En effet, chaque sportif est différent de part son bagage génétique, son âge, son sexe, sa morphologie, son potentiel physique et sa manière de s’approprier les apprentissages techniques relatifs à tel ou tel sport. Ainsi, au-delà de certains invariants propres à l’espèce humaine -- nous marchons à peu près tous de la même façon, nous conduisons une voiture pareillement – nous avons, TOUS, des motricités différentes dites préférentielles comme croiser les bras (bras droit ou bras gauche par-dessus), courir en montant ou non les genoux, conduire une balle plutôt avec l’extérieur du pied qu’avec l’intérieur, saisir ou tirer avec la main un objet plus facilement en pronation (paume vers le bas) ou en supination (paume vers le haut), etc … De ce fait, chacun d’entre-nous utilisons des chaînes musculaires préférentielles que nous avons mise en place dès notre naissance et plus précisément lorsque nous nous sommes mis debout, afin de s’équilibrer pour mieux marcher, pour saisir et bien sûr agir dans notre environnement proche. Ces préférences permettent d’être efficaces et peuvent devenir, une fois bien déceler aussi bien chez les jeunes pratiquants que chez les sportifs qui souhaitent se perfectionner et atteindre le haut niveau, les points forts d’un volleyeur, d’une haltérophile, d’un basketteur, d’un boxeur, d’un rugbyman, d’une lutteuse, etc. Par contre, si les apprentissages de l’entraîneur vont à l’encontre de ces préférences, s’il veut à tout prix imposer tel placement d’épaule, de pied ou de tête au moment de l’apprentissage d’un geste technique, cela peut déboucher sur moins d’efficacité et parfois sur des accidents à répétition ; l’entraîneur et le sportif ne comprenant pas alors le pourquoi de cette situation. Les neurosciences comportementales, en tant que Sciences pures peuvent expliquer comment se réalise la gestion des mouvements corporels. Nous savons que dans notre cerveau, la motricité des doigts, de la parole, de la coordination oeil-main ou œil-pied et toutes les autres tâches motrices, sont gérées par le cortex moteur. Le but ici, n’est pas d’expliquer comment fonctionne notre système moteur et comment se mettent en place les programmes moteurs y afférents, mais plutôt de déterminer chez un individu donné, à partir de tests précis, ses diverses préférences motrices, en lien avec la pratique de tel ou tel sport. Voici quelques exemples que certains entraîneurs mauriciens ont probablement constaté au cours de leur carrière : A l’occasion d’un smash de volley-ball, d’un tir de handball ou encore d’un service en tennis, on observe souvent deux types d’action différents. Tel joueur, avec le bras en retrait, aura sur un même plan frontal la ligne des épaules (ceinture scapulaire) et la ligne du bassin (ceinture pelvienne). Les deux ceintures apparaissent alors comme associées. Chez un autre joueur, on observera plutôt une dissociation entre les deux ceintures (genre de vissage) et le geste sera également efficace. Or, contrarier au cours des séances d’entraînement une association ou une dissociation naturelle chez un joueur, en imposant un critère de réussite trop figé lors d’un exercice, c’est proposer un geste technique coûteux en énergie, pouvant à la longue devenir traumatisant (mal au dos, blessure). Au moment d’un lancer franc ou d’un tir en suspension en basket-ball, certains joueurs tirent avec le bras haut, coude à l’aplomb de la main; d’autres ont le bras un peu plus fléchi, coude excentré vers la droite pour un droitier. Dans ces cas-là, suite à des tests, on dira que le premier joueur est de type « vertical », le second de type « horizontal ». De même, en boxe, être de type « vertical » ou « horizontal » peut avoir des conséquences énormes dans la mesure où le dernier cité (horizontal) sera davantage efficace dans les actions en crochet, aussi bien en attaque qu’en défense, mais vulnérable dans des actions en uppercut en provenance de l’adversaire. D’où la nécessité d’un entraînement approprié. En athlétisme, sachant que toute locomotion humaine débute par un déséquilibre du corps, ce déséquilibre peut être enclenché soit par le bassin, soit par les épaules, en fonction des individus. Cela aura une incidence sur la façon de courir des uns et des autres. On parlera alors pour les uns de « marche par le haut » ( les cuisses ne montent pas, la pose du pied se fait pas très loin en avant du bassin), pour d’autres de « marche par le bas » (les cuisses montent et la pose du pied en avant du bassin est génératrice d’amplitude). Dans le cadre d’une éducation athlétique, les coureurs relevant d’une typologie « par le bas » se révèlent être plus à l’aise pour donner une prédominance au cycle avant en course, alors qu’une typologie « par le haut », avec une projection verticale du centre de gravité en avant du polygone de sustentation de l’athlète, entraîne un équilibre mécaniquement instable.
Ces caractéristiques motrices qui se dégagent dès la plus petite enfance au niveau par exemple des appuis plantaires, du placement ou de l’engagement du bassin et des épaules, du positionnement de la tête et en fonction du type de vision mis en jeu, influenceront en permanence les apprentissages et la maîtrise optimale des techniques sportives en haltérophilie, dans les sports de raquettes, en athlétisme, en sports collectifs ou encore en sports de combat. . Par exemple, dans le domaine des sports collectifs ou des sports de combat, il sera intéressant de déceler pour chaque joueur ou combattant, quel est l’œil permettant de capter le maximum d’informations, d’avoir un champ large du terrain, du tapis ou du ring (on parlera alors d’œil dominant, d’œil moteur), l’autre œil sera qualifié d’œil directeur pour une vision à dominante centrale. L’entraîneur pourra alors mieux placer ses joueurs sur le terrain (à droite, à gauche, pour telle ou telle combinaison tactique). En combat, et plus particulièrement en boxe, en judo ou en lutte, il proposera pour son athlète telle manière de se tenir en garde (la tête très légèrement décalée) et des déplacements plutôt dans telle direction pour, par exemple, anticiper davantage les gestes de l’adversaire, mieux se situer dans l’espace, mettre en œuvre plus aisément son ou ses enchaînements technicotactiques favoris. Au-delà de l’observation classique qui permet de savoir si le sportif est droitier ou gaucher dans sa garde, dans ses déplacements ou dans la réalisation de ses gestes techniques, repérer au plus près les préférences motrices, c’est se donner les moyens de concevoir et de proposer des exercices en adéquation avec la typologie profonde de l’individu. Pour cela, il est impératif de faire passer toute une batterie de tests qui permettront de déterminer les préférences motrices des uns et des autres. Pour ce faire, une formation à la conduite de ces tests s’avère indispensable pour rechercher par la suite l’optimisation de la performance chez les sportifs aspirant à de meilleurs résultats. Sans prise de conscience de ces préférences, les progrès seront difficiles à réaliser et la performance ne sera pas au rendez-vous. Car, au-delà de ce travail en vue d’élaborer des exercices et des séances personnalisés, adaptés aux besoins de chaque élève (simple pratiquants, pratiquants confirmés ou sportif appartenant à l’élite nationale), cette démarche permet également de discerner les préférences motrices de ou des adversaires, et donc de repérer au cours d’un match les points forts et également les points faibles de ces derniers.
D’où des stratégies et des conseils appropriés et judicieux de l’entraîneur … pour faire gagner son athlète ou son équipe.
Frédéric Rubio
Tous les coachs le savent : le sport de haut niveau ne s’improvise pas. Il ne peut faire l’objet de bricolage et doit plutôt recourir, comme dans toutes les activités humaines nécessitant des grandes précisions, à des connaissances scientifiques. Objectif principal : améliorer au mieux la performance sportive de nos athlètes, en vue des grandes manifestations régionales comme les Jeux des Iles, continentales comme les Championnats d’Afrique ou les Jeux Africains, internationales comme les Jeux de la Francophonie, les Jeux du Commonwealth et les Jeux Olympiques de 2020 ou de 2024. Certains entraîneurs ont compris par expérience que chaque individu, jeune, adolescent ou adulte, est un être unique. En effet, chaque sportif est différent de part son bagage génétique, son âge, son sexe, sa morphologie, son potentiel physique et sa manière de s’approprier les apprentissages techniques relatifs à tel ou tel sport. Ainsi, au-delà de certains invariants propres à l’espèce humaine -- nous marchons à peu près tous de la même façon, nous conduisons une voiture pareillement – nous avons, TOUS, des motricités différentes dites préférentielles comme croiser les bras (bras droit ou bras gauche par-dessus), courir en montant ou non les genoux, conduire une balle plutôt avec l’extérieur du pied qu’avec l’intérieur, saisir ou tirer avec la main un objet plus facilement en pronation (paume vers le bas) ou en supination (paume vers le haut), etc … De ce fait, chacun d’entre-nous utilisons des chaînes musculaires préférentielles que nous avons mise en place dès notre naissance et plus précisément lorsque nous nous sommes mis debout, afin de s’équilibrer pour mieux marcher, pour saisir et bien sûr agir dans notre environnement proche. Ces préférences permettent d’être efficaces et peuvent devenir, une fois bien déceler aussi bien chez les jeunes pratiquants que chez les sportifs qui souhaitent se perfectionner et atteindre le haut niveau, les points forts d’un volleyeur, d’une haltérophile, d’un basketteur, d’un boxeur, d’un rugbyman, d’une lutteuse, etc. Par contre, si les apprentissages de l’entraîneur vont à l’encontre de ces préférences, s’il veut à tout prix imposer tel placement d’épaule, de pied ou de tête au moment de l’apprentissage d’un geste technique, cela peut déboucher sur moins d’efficacité et parfois sur des accidents à répétition ; l’entraîneur et le sportif ne comprenant pas alors le pourquoi de cette situation. Les neurosciences comportementales, en tant que Sciences pures peuvent expliquer comment se réalise la gestion des mouvements corporels. Nous savons que dans notre cerveau, la motricité des doigts, de la parole, de la coordination oeil-main ou œil-pied et toutes les autres tâches motrices, sont gérées par le cortex moteur. Le but ici, n’est pas d’expliquer comment fonctionne notre système moteur et comment se mettent en place les programmes moteurs y afférents, mais plutôt de déterminer chez un individu donné, à partir de tests précis, ses diverses préférences motrices, en lien avec la pratique de tel ou tel sport. Voici quelques exemples que certains entraîneurs mauriciens ont probablement constaté au cours de leur carrière : A l’occasion d’un smash de volley-ball, d’un tir de handball ou encore d’un service en tennis, on observe souvent deux types d’action différents. Tel joueur, avec le bras en retrait, aura sur un même plan frontal la ligne des épaules (ceinture scapulaire) et la ligne du bassin (ceinture pelvienne). Les deux ceintures apparaissent alors comme associées. Chez un autre joueur, on observera plutôt une dissociation entre les deux ceintures (genre de vissage) et le geste sera également efficace. Or, contrarier au cours des séances d’entraînement une association ou une dissociation naturelle chez un joueur, en imposant un critère de réussite trop figé lors d’un exercice, c’est proposer un geste technique coûteux en énergie, pouvant à la longue devenir traumatisant (mal au dos, blessure). Au moment d’un lancer franc ou d’un tir en suspension en basket-ball, certains joueurs tirent avec le bras haut, coude à l’aplomb de la main; d’autres ont le bras un peu plus fléchi, coude excentré vers la droite pour un droitier. Dans ces cas-là, suite à des tests, on dira que le premier joueur est de type « vertical », le second de type « horizontal ». De même, en boxe, être de type « vertical » ou « horizontal » peut avoir des conséquences énormes dans la mesure où le dernier cité (horizontal) sera davantage efficace dans les actions en crochet, aussi bien en attaque qu’en défense, mais vulnérable dans des actions en uppercut en provenance de l’adversaire. D’où la nécessité d’un entraînement approprié. En athlétisme, sachant que toute locomotion humaine débute par un déséquilibre du corps, ce déséquilibre peut être enclenché soit par le bassin, soit par les épaules, en fonction des individus. Cela aura une incidence sur la façon de courir des uns et des autres. On parlera alors pour les uns de « marche par le haut » ( les cuisses ne montent pas, la pose du pied se fait pas très loin en avant du bassin), pour d’autres de « marche par le bas » (les cuisses montent et la pose du pied en avant du bassin est génératrice d’amplitude). Dans le cadre d’une éducation athlétique, les coureurs relevant d’une typologie « par le bas » se révèlent être plus à l’aise pour donner une prédominance au cycle avant en course, alors qu’une typologie « par le haut », avec une projection verticale du centre de gravité en avant du polygone de sustentation de l’athlète, entraîne un équilibre mécaniquement instable.
Ces caractéristiques motrices qui se dégagent dès la plus petite enfance au niveau par exemple des appuis plantaires, du placement ou de l’engagement du bassin et des épaules, du positionnement de la tête et en fonction du type de vision mis en jeu, influenceront en permanence les apprentissages et la maîtrise optimale des techniques sportives en haltérophilie, dans les sports de raquettes, en athlétisme, en sports collectifs ou encore en sports de combat. . Par exemple, dans le domaine des sports collectifs ou des sports de combat, il sera intéressant de déceler pour chaque joueur ou combattant, quel est l’œil permettant de capter le maximum d’informations, d’avoir un champ large du terrain, du tapis ou du ring (on parlera alors d’œil dominant, d’œil moteur), l’autre œil sera qualifié d’œil directeur pour une vision à dominante centrale. L’entraîneur pourra alors mieux placer ses joueurs sur le terrain (à droite, à gauche, pour telle ou telle combinaison tactique). En combat, et plus particulièrement en boxe, en judo ou en lutte, il proposera pour son athlète telle manière de se tenir en garde (la tête très légèrement décalée) et des déplacements plutôt dans telle direction pour, par exemple, anticiper davantage les gestes de l’adversaire, mieux se situer dans l’espace, mettre en œuvre plus aisément son ou ses enchaînements technicotactiques favoris. Au-delà de l’observation classique qui permet de savoir si le sportif est droitier ou gaucher dans sa garde, dans ses déplacements ou dans la réalisation de ses gestes techniques, repérer au plus près les préférences motrices, c’est se donner les moyens de concevoir et de proposer des exercices en adéquation avec la typologie profonde de l’individu. Pour cela, il est impératif de faire passer toute une batterie de tests qui permettront de déterminer les préférences motrices des uns et des autres. Pour ce faire, une formation à la conduite de ces tests s’avère indispensable pour rechercher par la suite l’optimisation de la performance chez les sportifs aspirant à de meilleurs résultats. Sans prise de conscience de ces préférences, les progrès seront difficiles à réaliser et la performance ne sera pas au rendez-vous. Car, au-delà de ce travail en vue d’élaborer des exercices et des séances personnalisés, adaptés aux besoins de chaque élève (simple pratiquants, pratiquants confirmés ou sportif appartenant à l’élite nationale), cette démarche permet également de discerner les préférences motrices de ou des adversaires, et donc de repérer au cours d’un match les points forts et également les points faibles de ces derniers.
D’où des stratégies et des conseils appropriés et judicieux de l’entraîneur … pour faire gagner son athlète ou son équipe.
Frédéric Rubio
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