vendredi 2 décembre 2011

Plaidoyer pour la Croche

Lorsque les cinq « bibi » costauds franchirent le seuil des éditions pour nous présenter leur Académie et leur discipline... vous savez la Croche, la lutte réunionnaise, j’ai compris que ce n’était plus un jeu et qu’il s’agissait d’une formidable opportunité pour notre île et notre humanité.


La Croche synthétise quasiment toutes les techniques du plus vieux et du premier « sport » du monde. Celui de la lutte de Gilgamesh éveillant l’humanité sur la voie du dépassement. Pour les avoir bien observés, si cette lutte est plutôt virile et sans détour, de la Croche rejaillit un très bon état d’esprit, positif, généreux et enthousiaste... qui rappelle le courage des vieux créoles qui travaillaient sans relâche, sans jamais jeter l’éponge.

Avec nos amis Crocheurs, nous sommes loin des jérémiades actuelles qu’elles soient politico identitaires ou économiques, la Croche étant l’alchimie du présent, la fierté créole qui brandit fièrement l’étendard de la fraternité, elle est simple, bipolaire et efficace.

Aujourd’hui, grâce à Patrick Blanca qui souffla le réveil pour que la tradition locale ne se perde pas, à Jérôme Sanchez le dynamique secrétaire, au généreux combattant Jean Pierre Tarley ou à l’expert international Frédéric Rubio qui a aidé à la restructuration de la lutte en Afrique de l’Ouest et à Madagascar.

La Croche a été sollicitée en Asie Centrale et à l’ile Maurice mais cette dynamique discipline a conservé son intégrité, sans rentrer dans les moules politiques, aussi est-elle boudée par les décideurs locaux... cela est surréaliste. Pourtant, Dieu sait, si elle serait utile au lien socio-éducatif et d’énergies positives. La lutte au Sénégal, en Finlande, en Chine, au Kerala et dans pratiquement tous les pays du monde revêt souvent un caractère sacré... François Ier la pratiquait. La Croche à La Réunion est une discipline qui a pris Platon comme référence. Alors, pour une fois que l’ile s’ouvre sur d’autres horizons, là aussi de grâce, soyez fiers de voir ces jeunes s’investir dans un « jeu ... de cour de récréation » qui s’est métamorphosé en une discipline sportive sérieuse et homologuée qui a pour objet la combativité, l’esprit de liberté dans le profond respect « du maitre » et de son engagement comme le rappelait le lutteur philosophe…


Christian Vittori
24 novembre 2011

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